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L'année 2013 a marqué la première année de mise en œuvre de la Stratégie décennale de la Banque pour la période 2013-2022, approuvée en avril par le Conseil d'administration, dans la double optique de l'inclusion économique et de la transition vers une croissance verte. La sélectivité et la quête des résultats ont continué de servir de guide. En outre, la Banque a multiplié les initiatives pour consolider la résilience et poser les jalons d'un développement.
La Banque élabore actuellement une riposte à la crise alimentaire dans le cadre du Programme pour le Sahel couvrant 13 pays : Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d'Ivoire, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo.
Le programme comporte des interventions destinées à rétablir la résilience des ménages face aux catastrophes naturelles et l'insécurité alimentaire chronique, construire l'infrastructure rurale, prendre en compte les questions de genre, s'adapter au changement climatique et promouvoir des mesures d'atténuation des risques de catastrophe. Le programme s'appuie sur des parties prenantes nationales et régionales pour ses deux phases de cinq ans chacune.
L'Initiative pour la Corne de l'Afrique
Ce programme en plusieurs phases couvre les 8 pays les plus vulnérables de la Corne de l'Afrique : Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan et Soudan du Sud. Elle est la première phase du programme plus vaste de résilience à la sécheresse et de développement des moyens de subsistance durables d'un montant de 125 millions de dollars approuvé en 2012.
Cette phase comprenait l'amélioration de la gestion des ressources naturelles ; l'amélioration des infrastructures du marché du bétail et du système de santé animale ; l'amélioration des moyens de subsistance des éleveurs ; l'intégration des questions de genre ; et le renforcement de la coopération régionale pour la gestion des ressources naturelles transfrontalières. Ces initiatives ont reçu un large soutien, y compris lors de la Conférence de Bruxelles tenue en 2013 sur la Somalie.
Programme de conservation des écosystèmes forestiers du fleuve Mano
Le programme a pour objectif global de promouvoir la gestion durable des écosystèmes forestiers de la Haute-Guinée, en vue de garantir l'équilibre écologique global, notamment par la séquestration du carbone, l'atténuation des effets du changement climatique, l'intégration des questions de genre et l'amélioration des moyens de subsistance des communautés locales.
Les sites forestiers transfrontaliers ciblés couvrent environ deux millions d'hectares dans les quatre pays bénéficiaires (Côte d'Ivoire, Guinée, Liberia et Sierra Leone) et offrent une large variété de biens et services publics, notamment en servant de zones de captage pour de grands réseaux hydrographiques et d'habitat pour la faune sauvage, outre la séquestration du carbone et l'amélioration des aménagements.
Le Fonds Afrique50 pour l'infrastructure
En 2012, les chefs d'État africains ont appelé à la recherche de solutions novatrices pour accélérer la réalisation des infrastructures en Afrique, d'où l'avènement du Programme (continental) pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA). Comme réponse, la Banque a lancé la création d'Afrique50 qui se veut un instrument de mobilisation de financements privés pour le développement des infrastructures en Afrique.
Afrique50 accordera la priorité aux projets nationaux et régionaux à haut impact dans les secteurs de l'énergie, des transports, des TIC et de l'eau. Il est structuré comme une entité ayant une vocation axée sur le développement, mais gérée dans une optique commerciale. Il sera complémentaire, mais juridiquement indépendant de la Banque et des autres institutions de financement du développement présentes en Afrique.
L'on estime qu'Afrique50 aura besoin d'un investissement en fonds propres de 10 milliards d'USD, pour pouvoir mobiliser des ressources d'un montant équivalant à 100 milliards de dollars EU auprès d'investisseurs locaux et internationaux. Au nombre de ceux-ci figurent des institutions de financement du développement, des fonds de pension, des fonds souverains et des États. Afrique50 ciblera des investissements de qualité notés « A » et créera deux segments d'activité: l'un pour l'élaboration de projets et l'autre pour le financement de projets.
Le programme vise à réduire la période entre la conception des projets et le bouclage financier de sept à trois ans, en modifiant radicalement le processus de réalisation des infrastructures en Afrique. En collaboration avec la Fondation Made in Africa, la Banque a présenté le Fonds Afrique50 à la communauté financière internationale lors d'un événement promotionnel qui a eu lieu au NASDAQ à New York, en septembre 2013.
En 2013, le Conseil des gouverneurs a entériné la création du Fonds Afrique50 comme entité autonome dédiée au développement des infrastructures en Afrique, bien que ses modalités opérationnelles soient encore en préparation.
La Banque considère le fonds comme sa contribution à la vision continentale (Afrique 2063) qui a été examinée par les chefs d'Etat africains. Ce concept s'appuie sur un dispositif tout aussi important, le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique.
Facilité africaine de soutien juridique
Lucratif et en plein essor, le secteur minier africain est en train de transformer le visage de nombreuses économies africaines et suscite l'intérêt des investisseurs de par le monde.
Pour aider à faire face à la complexité des dispositifs contractuels et juridiques qui ont accompagné le boom des ressources naturelles qu'a connu l'Afrique et les flux financiers qu'il a générés, le Conseil d'administration a approuvé la création de la Facilité africaine de soutien juridique (FASJ) en 2008, et a accepté de lui octroyer 10 millions d'UC pour financer ses activités sur 3 ans. La Facilité a démarré ses activités en mars 2010.
Soutien des réformes économiques et axées sur la gouvernance
En 2013, le Groupe de la Banque a approuvé 54 projets et programmes à l'appui de la bonne gouvernance dans 30 pays, pour des approbations d'un montant total de 465,7 millions d'UC. Elle est intervenue par le biais d'opérations de prêts à l'appui de réformes (OAR), de programmes d'appui institutionnel (PAI) et d'activités hors-prêt, notamment des travaux d'analyse et des services de conseil.
Au cours de l'année écoulée, l'appui était axé sur le renforcement des politiques et des institutions pour plus d'efficacité, de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques, et l'amélioration du climat des affaires et de l'investissement, afin d'induire une croissance tirée par le secteur privé.
Les opérations ont appuyé des réformes de la gouvernance et l'amélioration de l'environnement des affaires.
À titre d'exemple, on peut citer un programme de gouvernance économique et du secteur des transports au Nigeria (193,9 millions d'UC), qui va accroître la transparence et la responsabilité dans la gestion des dépenses publiques et améliorer la gouvernance d'une manière générale.
Le projet d'appui à la gouvernance et à la compétitivité économique en Tanzanie (38,4 millions d'UC) qui améliorera l'accès à l'électricité, avec des retombées positives sur le bien-être des ménages et l'environnement des affaires. Un projet similaire au Sénégal (25,5 millions d'UC) appuiera la création d'un environnement favorable au développement du secteur privé.
Au Zimbabwe, la Banque a apporté son concours à un projet de gouvernance et de réforme institutionnelle (5,2 millions d'UC) orienté vers la participation des jeunes aux activités du secteur touristique. Elle financera également l'élaboration du plan directeur des transports du Zimbabwe. Ces interventions témoignent de l'engagement de la Banque aux côtés du Zimbabwe, à l'heure où le pays sort d'une situation de crise économique et de croissance faible.
SOURCE Groupe de la Banque africaine de développement (BAD)
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