Thomson Reuters produit des millions de livres à couverture souple et rigide, répartis sur plus de 15000 titres par an. Trois quarts des ouvrages fabriqués chez Eagan sont brochés. Pour leur réalisation, le troisième fabricant de livres des USA mise sur quatre lignes de brochage, dont deux brocheuses de Muller Martini, une Normbinder et une Pony. La taille des tirages n'ayant cessé de chuter ces dernières années, les changements de travaux sont de plus en plus fréquents. «Nous recalons la ligne dix à douze fois par équipe», explique Rocky Aune, directeur technique chez Thomson Reuters.
Au cœur du calage se trouve le massicot trilame. Ou plus exactement: se trouvait. Car depuis l'an passé, Thomson Reuters utilise deux massicots trilame Orbit de Muller Martini en sortie de deux de ses lignes de brochage (la Normbinder et un modèle d'un autre fabricant), avec des répercussions époustouflantes, même pour les plus avertis des conducteurs de machines de Thomson Reuters. Avec l'Orbit, chaque changement de travail prend effectivement cinq minutes de moins que précédemment. «Je savais certes que le nouveau massicot trilame était rapide à caler», déclare le conducteur de machines Chris Troje. «Mais le fait qu'il soit aussi rapide va au-delà de toutes nos attentes. En tout, nous gagnons une heure par équipe.»
Quasi aucun réajustement nécessaire
Le fait que les 18 conducteurs de machines, qui utilisent l'ensemble des massicots trilame, soient aussi rapides, est fortement lié à la facilité d'utilisation de l'Orbit. C'est du moins ce qu'estime Dan Duffy, formateur sur les massicots trilame, qui avec 31 années de service dans l'entreprise, est certainement l'un des collaborateurs les plus expérimentés du département façonnage de Thomson Reuters. «La technologie des servomoteurs permet d'effectuer les réglages de précision pendant la production et évite de régler chaque composant de machine individuellement. Tout le processus de brochage se trouve ainsi accéléré, avec en prime une meilleure qualité des produits finis.»
Après avoir saisi les données des ouvrages de Thomson Reuters sur les deux Orbit, plus aucun réglage n'est nécessaire dans 99 pour cent des cas. Avec l'ancien massicot trilame, ce taux était de 5 pour cent. Les 95 autres fois, des corrections manuelles devaient être ultérieurement apportées.
L'Orbit étant facile à caler, la période d'acclimatation des conducteurs de machines a été extrêmement courte, tout à l'inverse de ce qui s'était produit avec les anciens massicots trilame. «Dès le début, j'ai bien senti l'utilisation. Et au bout de deux semaines, j'étais totalement à l'aise, alors qu'avec les anciens massicots trilame, cela avait pris six mois», déclare Chris Troje. Vient s'ajouter le fait que Thomson Reuters utilise depuis longtemps deux massicots trilame Merit S de Muller Martini en aval d'une autre brocheuse et de la ligne de reliure Diamant 60. «Nous avons pu nous former de manière optimale sur ces massicots avant l'installation des deux Orbit», se souvient Dan Duffy. «Les commandes des deux types de massicots étant très similaires, nous n'avons ensuite eu besoin que d'une courte formation pour l'Orbit.»
Une durée de vie accrue des lames
C'est surtout la production de livres épais qui s'est trouvée accélérée. Car l'Orbit traite des épaisseurs de livres jusqu'à 80 mm. Il n'est pas rare que chez Thomson Reuters, les cahiers soient pré-assemblés. Alors qu'auparavant les lames du massicot devaient être démontées pour le passage des par-corps, la technologie des servomoteurs permet de désactiver les lames de l'Orbit par simple pression sur une touche. A propos de lames: selon le responsable du façonnage, Steve Zweber, les lames de l'Orbit n'assurent pas seulement une meilleure coupe, mais ont également une durée de vie nettement supérieure, sans compter qu'elles sont beaucoup plus rapides à remplacer. Alors que sur le massicot précédent d'un autre fabricant, les lames devaient être remplacées cinq à dix fois par semaine, celles de l'Orbit tiennent dix fois plus longtemps. «Sur l'Orbit, nous rognons jusqu'à 180 000 livres avec le même jeu de lames», constate Steve Zweber. «D'ailleurs, au bout de deux mois, notre département achats nous demandait pourquoi nous avions brusquement d'aussi faibles frais de réaffûtage des lames.»
«C'est bon pour mon état de stress!»
Selon Dan Duffy, des améliorations conséquentes ont également été apportées en termes de remplacement et d'affûtage des lames: «Tant le jeu complet que les lames individuelles peuvent être remplacés beaucoup plus facilement et rapidement.» Mais le fait que l'entreprise fasse des économies grâce à la réduction des temps et des matériaux utilisés n'est qu'un aspect. L'autre est une meilleure sécurité, comme le déclare Len Warkel: «Moins j'ai de lames à changer, mieux c'est; ça m'aide à réduire mon stress.»
